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Hotaru en japonais veut dire luciole. J'ai trouvé dernièrement un petit programme intitulé HotaruBL et dédié aux machines Palm OS.

J'étais en ville, i. e. moralement à mille milles des lucioles. Même à la campagne, de toute façon, les lucioles se font rares. Du coup, les nuits d'été se désenchantent.

L'année dernière, il y avait une luciole au bord de l'allée de galets qui borde la maison, sous la treille. Elle se tenait dans la plate-bande de muguet, au pied d'un rosier. Le cabaret de la rose arbore ainsi, de temps à autre, une minuscule lanterne vivante.

A la campagne, la nuit est plus noire qu'en ville. Il faut lever la tête pour bénéficier de la clarté des étoiles. Le petit monde de l'herbe, quant à lui, baigne dans les ténèbres. Lorsque vient le temps des lucioles, c'est le 14 juillet chez les invisibles.

Myriades de fusées dans la plate-bande, nuées de grains d'or dans les herbes folles. La fête aux lampistes !

, petit programme créé par Shigeyuki Seko et conçu à destination des machines Palm OS, restitue quelque chose du charme des nuits d'été. Fruit d'une intention poétique, il ne sert à rien, sinon à la rêverie. D'où sa vertu essentielle. La grâce de l'effet, alliée à celle du nom, fait merveille. Les lucioles sont en ville.

On règle les propriétés - style, tempo - du clignotement. On clique sur Start.

La fête commence.

Le soleil ni la mort, dit La Rochefoucaud, ne sauraient être regardés fixement. La féerie électronique non plus. Ni la minuscule pyrotechnie du vivant. Toute clarté décèle un comment obscur. La rampante noirceur du lampyre noctilucque, au grand jour, crève les yeux.

Luciole, plus communément ver luisant.

Ordre des Coléoptères, famille des Lampyridae.

Insecte allongé ; élytres mous et velus ; organes luminescents chez le mâle, la femelle, ou les deux ; tête recouverte par le pronotum.

Le soleil ni la mort ne sauraient être regardés fixement.

Je retarde le moment de parler du Tombeau des Lucioles. Du coléoptère pyrotechnicien au flash atomique, on imagine que la distance se compte en années-lumière. Et pourtant... Il y a des lucioles, le 6 août 1945, lorsque une bombe atomique s'abat sur Hiroshima.

Akiyuki Nosaka, en 1968, a obtenu le prix Naoki, dédié à la littérature populaire, pour la nouvelle intitulée Le Tombeau des Lucioles. Dans cette nouvelle, il évoque l'odyssée de deux enfants : Seita, quatorze ans, et sa petite soeur Setsuko, agée de quatre ans. En août 1945, la ville où résidait leur mère, a été rasée par les Américains. Restés orphelins, ils tentent de survivre dans un monde dévasté. Bientôt ils crèvent de faim. Seita, qui cherche désespérément à sauver sa petite soeur, ne trouve plus de quoi la nourrir.

Perdus dans la campagne, au pied d'un bunker, deux enfants qui s'aiment contemplent la féerie de la nuit. Myriades de fusées dans la plate-bande, nuées de grains d'or dans les herbes folles.

Deux enfants, dans le Japon de 1945, sont eux aussi lucioles dans la nuit. La guerre est le tombeau des lucioles.

Isao Takahata, l'associé de Hayao Miyazaki, a porté au cinéma , Le Tombeau des lucioles, dans le cadre des studios Ghibli. Le film est d'une poésie bouleversante.

 

Crédits iconographiques :

Kanji Hotaru

Une minuscule lanterne vivante

Myriades de fusées dans la plate-bande

Shigeyuki Seko, HotaruBL (freeware dédié aux machines Palm OS)

Les lucioles sont en ville

Luciole

Isao Takahata, Le tombeau des lucioles

 

Pour en savoir plus sur Shigeyuki Seko :

Le petit monde de Pamu

 

 

Juillet 2005