« Les heures nous quittent sans secousse. Ce qui fut, ce qui est, ce qui sera, devient en se fondant la présence même de l'être, et plus rien, dans l'âme enchantée, ne la distingue d'elle-même, sauf peut-être la sensation infiniment pure de son existence. » Henri Bosco. Malicroix. 1948.
En 1630, «porté à ce pour la distribution de sa précieuse, importante et excellente liqueur et sa piété, zèle et dévotion »le seigneur Balsamo, chevalier de la Sainte-Croix, natif de Messine, plantait à Revel (Haute-Garonne) une croix. Cf. Christine Belcikowski. En 1630. Joseph Balsamo à Revel, Haute-Garonne.
En 1638, après avoir obtenu de Louis XIII, en date du 11 mai 1637, des lettres de naturalisation, Joseph Balsamo publie dans son Amphithéâtre d'honneur, la liste des maladies qu'il soigne à l'aide de l'élixir merveilleux dont il détient le secret de fabrication, et celle des permissions, attentatoires et certificats à lui octroyés en divers temps pour la débite de sa liqueur médicinale par les officiers tant royaux que municipaux des meilleurs villes, bourgs et communautés de ce royaume. Concernant la fabrication de son elixir hélas, comme on pouvait s'y attendre, il ne livre pas son secret !
Après avoir signé son testament le 24 février 1645 chez Maître Calmels à Toulouse, Joseph Balsamo meurt quelques jours plus tard chez les Jésuites dans la même ville.
La clé de la porte
est dans le ciel
ô Cassiopée !
mais hélas elle ne tourne pas.
C’est toi qui tournes,
tête en bas, autour du pôle.
Alpha Ursae Minoris, l’étoile polaire,
n’a que faire de ton suspens lacté.
Tu as beau tendre tes bras vers ta fille Andromède,
ô Cassiopée !
elle n’a d’yeux, l’amoureuse, que pour son jeune et valeureux mari,
Persée, le fils de Zeus, qui usa un beau jour du pouvoir de Méduse
pour la sauver, elle,
exposée nue et blanche, sur un roc du rivage,
aux assauts luxurieux
d’un monstre surgi du fond des eaux.
Et Céphée, l’éthiopien, ton vieux mari à toi,
ô Cassiopée !
n’a point d’yeux, lui non plus, pour ta suspension clignotante.
Saint Georges, du côté de Silène,
point déjà aux lisières futures
et aussi la pucelle nouvelle,
Andromède à la fois même et autre,
et tant de ses pareilles,
à venir chaque fois.
Mais toi, le temps t’éloigne,
et l’espace,
et ta solitude, tête en bas.
Cuánto corta una espada en un rendido
Quand taille une épée dans un vaincu (Garcilaso)
Sommes fissure dans l'écorce,
plante dans la ténèbre ardente,
songes qui furent en leur temps bons ou mauvais,
sève et lumière qui bataille dans l'âpreté.
Fentes par où filtre la voix, celle qui commande
à chacun, le matin, d'effacer ce qui a été
et d'oublier ce délire si terrible
et de montrer enfin sereine la pureté.
Pourra le rai de lumière plonger son trait féroce
dans le corps sans défense de qui souffre,
mais a lieu de renaître quiconque maintenant se tait
pénétré d'une vie qui lui inflige
cette blessure et qui en son cruel assaut
a voulu mettre à bas la promesse plus pleine.
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Promesa Texte original de Juan Antonio Millón, in Sendas y divagaciones. 6 décembre 2019.
Cuánto corta una espada en un rendido (Garcilaso)
Somos una hendidura en la corteza,
vegetal en la tiniebla ardido,
sueños que a un tiempo mal y bien han sido,
savia y luz que batalla en la aspereza.
Grietas que prolongan la voz que reza
a un mañana que borre quien has sido
y olvide aquel delirio tan temido
y muestre al fin serena la pureza.
Podrá hundir el rayo su feroz tralla
en el cuerpo indefenso de quien pena,
pero ha de renacer quien ahora calla
transido de una vida que enajena
aquella herida que en su cruel batalla
quiso abatir la promesa más plena.